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  • Les dérives de la surconsommation de crédit en France

    S'il y a bien un mal dont souffrent nos sociétés occidentales depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, c'est bien la surconsommation de produits souvent peu utiles et dont l’acquisition a été rendue possible par le crédit et la publicité. En France particulièrement, le pays n'est pas épargné par la recherche d'abondance matérielle et de confort, ce qui pousse les individus à toujours acheter plus qu'il n'en faut. Grâce au crédit immobilier, bon nombre de personnes ont pu accéder à la propriété et réaliser le rêve de leur vie. Ce type de crédit est également positif pour le secteur du bâtiment et essentiellement de la construction de maisons individuelles. Selon le site Constructeur Maison Nord, le prêt immobilier est absolument indispensable pour la construction d'une maison neuve.

    Le Cette recherche effrénée du « toujours plus » a des conséquences désastreuses sur bien des plans : désastres écologiques, exploitation de la misère du tiers-monde, surendettement, obsolescence programmée, névroses etc...

    Affirmer que la responsabilité d'une telle situation incombe au consommateur seul et à sa loi qu'il dicterait au marché serait une grave erreur. Les consommateurs sont tout aussi responsables que les industriels, les publicitaires et les maisons de crédit. C'est sur le cas de ces dernières que nous allons nous pencher dans cet article.

     

    Le crédit à la consommation : faux-ami par excellence

     

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    C'est par eux que surviennent tous les dérapages. Avec leurs taux faussement attractifs supportés par un déluge de campagnes publicitaires toujours plus agressives, les maisons de crédit constituent une incitation permanente à l'endettement. Si le métier même de prêteur n'est pas illégal en soi, ce n'est pas tant l'offre qui est à blâmer que les moyens déployés pour inonder tous les canaux de diffusion et toucher le client final. Presse, e-mails, panneaux publicitaires, radio, télévision, internet..., tout est programmé de façon massive pour inciter le consommateur à passer le cap du « crédit conso » et ainsi pouvoir s'offrir le cabriolet tant rêvé ou pire : succomber à la tentation du crédit renouvelable (anciennement connu sous l'appellation « crédit revolving »). Ce type de crédit est clairement le plus nocif de tous du fait de son taux plus qu'excessif (rarement en dessous de 20% de TAEG) ainsi que par son fonctionnement en réserve reconstituable. Si les montants ouverts sont relativement modérés, ils donnent l'impression à l'emprunteur de disposer d'argent en permanence, à cause notamment des cartes de crédits associées à ces réserves (ce qui favorise grandement les achats compulsifs). Le crédit renouvelable est l'une des cibles privilégiées des associations de consommateurs en raison du niveau de dangerosité qu'il fait peser sur les ménages. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont été contraints de réagir afin de limiter les dégâts résultant de cette pratique.

     

    Loi Lagarde : des mesures de bon sens pas toujours respectées

    Souvent, l'emprunteur fait un mauvais diagnostic de ses besoins réels ce qui l'amène à sur-évaluer son besoin en financement, ou à faire le mauvais choix dans le type de crédit adapté. Certains organismes ont pendant longtemps orienté délibérément les consommateurs vers des crédits renouvelables alors que ceux-ci n'en avaient pas expressément besoin (sans parler des placements dissimulés qui se pratiquent encore dans les hypermarchés). Du jour au lendemain, des clients se sont retrouvés avec des emprunts non désirés et les plaintes pour vente forcée ont commencé à pleuvoir sur ces organismes. Pour mettre un terme à ces dérives, l'ancienne ministre de l’Économie Christine Lagarde a décidé de prendre le problème à bras le corps afin d'encadrer certaines pratiques inadmissibles. La réforme du 1er juillet 2010 fixe ces nouvelles règles à propos du crédit renouvelable :

     

    - La loi oblige désormais les maisons de crédit à proposer au client un crédit amortissable à taux fixe en parallèle du crédit renouvelable si la somme demandée est supérieure à 1.000 euros.

    - Tous les prêts inférieurs à 3.000 euros doivent être remboursés en moins de 3 ans et tous les montants supérieurs en moins de 5 ans.

    - Le fichier FICP de la Banque de France doit être obligatoirement consulté par les organismes avant de valider une demande.

     

    D'autres mesures ont également été prises pour encadrer la communication publicitaire et éviter les formules ostensiblement incitatives.

     

    Dans les faits, les maisons de crédit ont trouvé le moyen de contourner la règle consistant à proposer un crédit amortissable. Comment ? Tout simplement en augmentant leurs taux d'intérêts sur le prêt personnel. Après simulation pour un petit emprunt de 1.300 euros sur le site d'un organisme réputé en France, on s'aperçoit que l'offre de crédit renouvelable s'avère au finale moins chère que le prêt personnel. De plus, l'affichage dans le choix du crédit amortissable n'est pas évident et peut laisser le consommateur à penser qu'il n'existe pas d'alternative comme l'ordonne la loi.

     

    Malgré les efforts faits dans ce domaine, le problème persiste donc toujours.

    Et si la solution ultime pour mettre fin au crédit renouvelable était de... l'interdire tout simplement ?

     

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